La reconversion professionnelle n’est plus un tabou, même pour les salariés en CDI. En quête de sens, en perte de motivation ou confrontés à un environnement de travail en mutation, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur leur carrière professionnelle et envisagent un changement de métier.
Contrairement à une idée reçue, se reconvertir ne signifie pas forcément démissionner. Il existe aujourd’hui plusieurs dispositifs pour changer de voie tout en conservant une sécurité financière et en respectant les obligations liées à son contrat de travail.
Cet article a pour but de vous guider pas à pas : nous verrons si une reconversion professionnelle en CDI est possible, quelles sont les conditions, les droits des salariés, les aides disponibles (comme le PTP ou le CPF), et les étapes concrètes pour enclencher une mise en œuvre efficace de votre projet sans risque.
Objectif : vous aider à retrouver du sens, à explorer un nouveau secteur d’activité, et à construire un projet aligné avec vos compétences et vos aspirations.
Sommaire
1. Peut-on faire une reconversion quand on est en CDI ?
Est-ce possible légalement ?
Bonne nouvelle : la reconversion professionnelle est tout à fait possible même en CDI. Un salarié peut changer de métier sans forcément quitter son entreprise, à condition de respecter certaines règles prévues par le Code du travail.
Il n’est donc pas toujours nécessaire de rédiger une lettre de démission. Grâce à des dispositifs comme le Projet de Transition Professionnelle (PTP) ou le Compte Personnel de Formation (CPF), il est possible de suivre une formation tout en conservant son contrat de travail et une partie de sa rémunération.
Quelles conditions faut-il remplir ?
Pour bénéficier d’une reconversion en tant que salarié en CDI, certaines conditions sont requises :
- Avoir une ancienneté minimale (généralement 24 mois, dont 12 dans l’entreprise actuelle) ;
- Présenter un plan de développement professionnel cohérent, structuré, et aligné avec les besoins du marché ;
- Respecter les délais de prévenance pour déposer la demande de financement ;
- Choisir une formation certifiante ou diplômante, éligible aux dispositifs en vigueur.
Il est important de bien justifier les raisons de votre reconversion : quête de sens, santé mentale, évolution du secteur, nouvelles aspirations… Une démarche claire et argumentée augmente vos chances d’obtenir un financement.
Qui a le droit à une reconversion professionnelle ?
Tous les salariés peuvent envisager une reconversion, mais certaines situations s’y prêtent particulièrement :
- Celles et ceux qui subissent un brown-out ou une perte de motivation ;
- Ceux dont le secteur d’activité évolue rapidement ou devient incertain ;
- Les personnes qui veulent anticiper un changement de carrière professionnelle sans attendre l’épuisement ;
- Celles et ceux qui souhaitent créer leur entreprise ou se former à un autre métier.
Quel que soit votre objectif, vous avez le droit de repenser votre avenir professionnel sans attendre d’être en difficulté. La reconversion n’est pas réservée au demandeur d’emploi : c’est aussi une démarche proactive pour construire un avenir plus aligné avec vos valeurs.
👉 Si vous ressentez un épuisement lié à une perte de sens, cet article peut vous aider à y voir plus clair : Brown-out : comment en sortir ?
2. Comment quitter un CDI pour une reconversion professionnelle ?
La démission : une solution à double tranchant
Démissionner peut sembler être la voie la plus simple. Pourtant, cela comporte des risques, notamment en termes de sécurité financière. Sauf cas particulier, une démission classique ne donne pas droit à l’allocation chômage.
💡 Bon à savoir : Depuis la réforme de 2019, un salarié en CDI peut démissionner pour reconversion tout en bénéficiant de l’allocation de retour à l’emploi, à condition :
- D’avoir exercé une activité salariée continue pendant au moins 5 ans ;
- De présenter un projet de reconversion solide, validé par une commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR) ;
- Et d’avoir réalisé un accompagnement préalable, comme un bilan de compétences ou une étude de marché.
Il est également recommandé d’ajouter à votre dossier une lettre de démission motivée, qui explicite la cohérence et la maturité de votre projet.
La rupture conventionnelle : la voie la plus souple
La rupture conventionnelle est souvent la solution la plus appréciée. Elle permet une séparation à l’amiable entre le salarié et l’employeur, avec à la clé :
- Une indemnité de départ négociée,
- L’accès aux droits au chômage,
- La possibilité de financer une formation sans rompre brutalement son contrat.
Elle peut aussi être l’occasion de débuter une formation en cours du soir, tout en gardant une activité partielle, avant une transition complète vers un nouveau métier.
Quelles autres options possibles ?
D’autres alternatives existent pour se reconvertir tout en limitant les risques :
- Le Projet de Transition Professionnelle (PTP), qui permet de se former tout en étant rémunéré ;
- Le CPF (Compte Personnel de Formation), mobilisable de manière autonome, même en dehors du temps de travail ;
- Des aides à la création d’entreprise, avec accompagnement, parfois via un service gratuit proposé par des organismes comme Pôle emploi ou les chambres de commerce.
Ces options permettent d’adapter votre reconversion à votre rythme, selon votre situation et votre projet.
👉 Avant de passer à l’action, il est essentiel de connaître les dispositifs de financement disponibles. C’est ce que nous verrons dans la prochaine section.
3. Quels dispositifs pour financer une reconversion en CDI ?
Le PTP : Projet de Transition Professionnelle
Le PTP (anciennement CIF) est le dispositif phare pour les salariés en CDI souhaitant se former à un nouveau métier tout en conservant une rémunération partielle ou totale pendant la formation.
Avantages :
- Formation certifiante ou diplômante,
- Prise en charge des frais pédagogiques,
- Maintien partiel du salaire pendant la durée de la formation,
- Aucune obligation de démissionner.
Attention : l’accès au PTP est conditionné à l’ancienneté, la cohérence du projet, et l’accord de la commission de financement Transitions Pro.
Le CPF : pour se former à tout moment
Le Compte Personnel de Formation est alimenté chaque année. Il peut être mobilisé de manière autonome ou dans le cadre d’un PTP pour :
- Passer une certification professionnelle,
- Acquérir de nouvelles compétences,
- Préparer une reconversion partielle ou progressive.
💡 Astuce : Un bilan de compétences peut être financé via le CPF pour clarifier son projet.
Autres dispositifs à connaître
- Congé pour formation : souvent utilisé en complément du CPF.
- Dispositifs de reconversion sectoriels : selon votre branche professionnelle, des aides spécifiques peuvent exister.
- Fongecif (remplacé par Transitions Pro) ou dispositifs internes à l’entreprise.
4. Comment se reconvertir sans perdre de salaire ?
Salarié en CDI : êtes-vous payé pendant une formation ?
Bonne nouvelle : une reconversion professionnelle n’implique pas forcément une perte de salaire. Plusieurs dispositifs permettent aux salariés en CDI de suivre une formation rémunérée, notamment si elle est bien préparée et validée dans les règles.
Conditions pour toucher une rémunération (Transitions Pro, CPIR)
Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) reste le dispositif phare pour se reconvertir tout en maintenant une rémunération. Il permet de financer :
- Le coût de la formation,
- Et le maintien du salaire, jusqu’à 100 % selon vos revenus.
Mais attention, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Avoir une ancienneté suffisante,
- Obtenir l’accord de Transitions Pro (via la CPIR),
- Suivre une formation certifiante ou reconnue.
Retrouvez toutes les conditions et la procédure sur le site Transitions Pro.
💡 Astuce : La qualité du projet de reconversion, sa faisabilité et son adéquation avec le marché de l’emploi sont des éléments-clés pour obtenir un accord de financement.
Reconversion à temps partiel ou hors temps de travail
Autre alternative pour limiter les risques financiers : se reconvertir de manière progressive. Par exemple :
- En suivant une formation à distance ou le soir,
- En optant pour une reconversion professionnelle à temps partiel,
- Ou encore en mobilisant ses jours de congé pour se former.
Ces solutions permettent de tester un nouveau métier tout en conservant la sécurité du CDI, avant de franchir un cap plus engageant.
👉 Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est essentiel de structurer votre démarche. Voyons à présent les étapes clés à suivre pour réussir votre reconversion.
5. Les étapes d’une reconversion professionnelle quand on est en CDI
Étape 1 : Faire le point sur sa situation
Avant toute démarche, il est crucial d’analyser sa vie professionnelle actuelle. Un bilan de compétences, un accompagnement avec un coach ou une analyse approfondie de vos envies peut vous aider à :
- Identifier vos forces et motivations,
- Clarifier ce que vous ne voulez plus,
- Et surtout, définir ce que vous souhaitez vraiment.
Cette étape vous évite de vous lancer dans une fausse bonne idée… et de repartir de zéro quelques mois plus tard.
👉 Vous ne savez pas par où commencer ? Notre article Réussir son changement de carrière vous aide à structurer un projet motivant et réaliste, même si vous doutez encore.
Étape 2 : Explorer les métiers porteurs
Une reconversion professionnelle réussie repose aussi sur une bonne connaissance du marché de l’emploi :
- Quels sont les métiers en tension ?
- Quelles sont les transitions pro possibles avec vos compétences actuelles ?
- Existe-t-il des secteurs qui recrutent activement ?
Des ressources comme Pôle emploi ou les OPCO de branche peuvent vous orienter dans cette recherche. Il est aussi judicieux de mener quelques entretiens exploratoires avec des professionnels du secteur visé.
Étape 3 : Choisir une formation adaptée
Une fois le métier ciblé, reste à identifier la formation certifiante ou diplômante qui vous permettra d’y accéder. L’idéal ? Une formation :
- Éligible au CPF,
- Finançable via le PTP,
- Et adaptée à votre rythme (présentiel, distanciel, alternance…).
Certaines formations intègrent même des stages immersifs, très utiles pour valider votre choix de reconversion.
Étape 4 : Mobiliser les bons dispositifs
C’est ici que les choses deviennent concrètes : il faut constituer un dossier solide et mobiliser les bons leviers selon votre situation :
- PTP, pour une formation longue et rémunérée,
- CPF autonome, pour une montée en compétences ponctuelle,
- Congé pour formation, avec ou sans maintien du contrat,
- Rupture conventionnelle ou démission avec droits si vous souhaitez quitter votre CDI.
Un accompagnement personnalisé peut vous aider à choisir le bon dispositif et rédiger un dossier convaincant.
Étape 5 : Préparer sa sortie du CDI en douceur
La dernière étape consiste à organiser sereinement votre départ :
- Échanger avec votre employeur si vous envisagez une rupture conventionnelle,
- Prévoir un préavis si vous optez pour une démission,
- Anticiper les conséquences sur votre contrat de travail, votre statut, et vos éventuelles indemnités.
⚠️ Il est essentiel d’agir en transparence et de respecter les conditions de rupture fixées par la loi et les conventions collectives.
👉 Une fois ces étapes franchies, vous êtes prêt(e) à prendre un nouveau départ. Pour réussir cette transition professionnelle, quelques conseils pratiques peuvent faire toute la différence…
6. Comment faire une formation quand on est en CDI ?
Les options pour se former sans quitter son poste
Se reconvertir ne signifie pas nécessairement quitter son emploi du jour au lendemain. En tant que salarié en CDI, plusieurs dispositifs permettent de suivre une formation professionnelle tout en conservant son contrat de travail. Voici les options les plus courantes :
- Le Projet de Transition Professionnelle (PTP), qui finance une formation longue tout en garantissant une rémunération.
- Le Compte Personnel de Formation (CPF), mobilisable en autonomie pour des formations courtes ou certifiantes.
- La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), qui permet d’obtenir un diplôme en valorisant son expérience professionnelle.
- Les formations internes proposées par l’entreprise, dans le cadre d’une évolution ou d’un changement de poste.
- Le congé pour formation, parfois accordé pour suivre une formation courte sans rompre le contrat de travail.
Ces solutions sont cumulables avec des temps de travail aménagés ou des accords d’entreprise favorables à la montée en compétences.
Formations à distance, CPF, VAE : quelle solution choisir ?
De plus en plus d’organismes proposent des formations à distance, accessibles le soir ou le week-end, idéales pour les personnes qui souhaitent se former sans perturber leur emploi du temps professionnel.
Le CPF est souvent la porte d’entrée vers ces formations. Il permet de financer :
- des bilans de compétences,
- des certifications professionnelles,
- ou des parcours qualifiants reconnus par l’État.
La VAE est également une excellente solution pour faire reconnaître ses acquis sans repartir de zéro.
Avant de vous lancer, il est utile de vérifier si votre formation est éligible au CPF et de vous renseigner sur les conditions de prise en charge.
Peut-on faire une formation pendant un CDI ?
Oui, il est tout à fait possible de suivre une formation en étant en CDI. Plusieurs solutions existent pour se former sans quitter son poste, comme le CPF, le PTP ou encore des formations à distance en cours du soir. Ces formats permettent d’acquérir de nouvelles compétences tout en respectant ses engagements professionnels. L’essentiel est de choisir une formule adaptée à votre emploi du temps et à vos objectifs de reconversion.
S’organiser pour concilier travail et formation
Réussir une reconversion tout en étant en poste demande de la discipline et une bonne organisation :
- Planifiez vos séances de formation sur des créneaux fixes ;
- Informez votre employeur si la formation impacte votre emploi du temps ;
- Anticipez les périodes de forte charge pour éviter la surcharge.
Certaines entreprises peuvent vous accorder une autorisation d’absence ou un aménagement d’horaires. En dialoguant en amont, vous augmentez vos chances d’être soutenu dans votre projet.
👉 Une fois la formation lancée, reste à savoir vers quel métier vous orienter. C’est ce que nous allons explorer maintenant.
7. Quels métiers viser pour une reconversion réussie en 2025 ?
Idées de métiers porteurs en 2025
Le choix du nouveau métier est une étape centrale dans tout projet de reconversion. En 2025, plusieurs secteurs recrutent activement et offrent de belles perspectives, même pour les profils en reconversion.
Parmi les métiers les plus demandés :
- Les métiers de l’accompagnement (coach, conseiller en insertion, éducateur spécialisé),
- Les métiers du numérique (développeur, UX designer, data analyst),
- Les métiers du soin et de la santé (infirmier, aide-soignant, psychopraticien),
- Les métiers manuels et techniques (artisanat, maintenance industrielle),
- Les métiers liés à l’environnement et à la transition écologique.
Comment choisir un métier en lien avec vos valeurs et compétences ?
Au-delà des débouchés, votre futur métier doit résonner avec vos aspirations personnelles et votre profil. Pour faire un choix éclairé :
- Appuyez-vous sur votre bilan de compétences,
- Explorez les environnements de travail qui vous motivent (autonomie, relationnel, sens),
- Identifiez les missions qui vous procurent de la satisfaction,
- Analysez vos freins (mobilité, équilibre vie pro/perso, niveau de salaire attendu).
Un bon projet de reconversion est celui qui fait sens pour vous, tout en étant réaliste et aligné avec vos compétences transférables.
👉 Maintenant que vous avez une vision claire des métiers accessibles et des moyens pour vous former, il reste à conclure avec les conseils essentiels pour réussir votre transition professionnelle.
8. Conseils pour une reconversion professionnelle réussie sans stress
S’entourer : coach, conseiller, réseau
Une reconversion professionnelle est un projet de vie, parfois long, souvent exigeant. Pour éviter de vous sentir seul(e) face aux démarches, entourez-vous dès le départ :
- d’un coach professionnel pour clarifier vos objectifs,
- d’un conseiller en évolution professionnelle pour identifier les bons dispositifs,
- de votre réseau professionnel pour récolter des retours de terrain et des opportunités.
Ces soutiens sont précieux pour prendre du recul, ajuster vos choix et garder le cap, surtout lorsque le doute s’installe. Ils permettent aussi de mieux comprendre les réalités des métiers visés ou les attentes des employeurs dans votre futur secteur.
Accepter les étapes… et les doutes
Une reconversion ne se fait pas du jour au lendemain. Elle passe par plusieurs étapes clés : réflexion, exploration, formation, décision. Et chaque étape peut faire émerger des interrogations :
- « Est-ce vraiment le bon moment ? »
- « Et si je me trompe de voie ? »
- « Vais-je réussir à retrouver un équilibre ? »
Ces doutes sont normaux. Ils montrent que vous vous engagez sérieusement dans la démarche. Ce qui compte, c’est de ne pas rester figé. Prenez le temps, mais avancez.
Un bilan de compétences, un échange avec une personne déjà reconvertie ou un retour d’expérience en immersion peuvent débloquer bien des freins.
Des exemples concrets pour s’inspirer
De nombreuses personnes se sont déjà reconverties avec succès depuis un CDI. Leurs parcours montrent qu’il est possible de changer de voie sans repartir de zéro, à condition d’être bien préparé(e).
Conclusion
Reconversion et CDI : une transition possible avec les bons outils
Entamer une reconversion professionnelle quand on est en CDI n’est ni impossible, ni risqué… à condition d’être bien accompagné et de connaître ses droits.
Les dispositifs comme le Projet de Transition Professionnelle, le CPF ou la VAE rendent cette transition plus fluide et sécurisée. Votre contrat de travail peut même devenir un levier, en vous offrant une stabilité financière pendant la transition.
L’objectif n’est pas de tout bouleverser, mais de redonner du sens à votre vie professionnelle. Parfois, il suffit d’un bilan de compétences, d’une formation ciblée ou d’un projet mûrement réfléchi pour enclencher le changement.
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